Articles publiés par le Dr Jean-Luc Mergui dans Gynéco-online

Les Vaccins HPV ne sont pas associés à un risque augmenté de maladies auto-immunes

Point d'information de l'ANSM 13/09/2015

« Deux vaccins contre les papillomavirus humains sont commercialisés en France :
• Gardasil qui protège contre les HPV de types 6, 11, 16 et 18 ;
• Cervarix qui protège contre les HPV de types 16 et 18.

Ces vaccins sont recommandés par le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) chez les jeunes filles entre les âges de 11 et 14 ans avec un rattrapage limité jusqu’à 19 ans révolus.

La contamination par le HPV se fait le plus souvent dans les premières années de la vie sexuelle.

La vaccination, en luttant contre l’infection par certains types de virus HPV, constitue donc, en complément du frottis cervico-utérin, qui doit être poursuivi, un moyen préventif face au cancer du col de l’utérus.

Depuis leur mise sur le marché, ces vaccins font l’objet d’une surveillance renforcée par les autorités françaises et européennes. Cette surveillance renforcée n’a pas mis en évidence d’éléments remettant en cause la balance bénéfice-risque de ces vaccins. En particulier, il n’y a pas, à ce stade, de signes, et ce également dans les données de la littérature française et internationale, d’augmentation de l’incidence des maladies auto-immunes.

Afin de consolider les données disponibles, en juillet 2014 l’ANSM a entrepris avec l’Assurance Maladie une étude spécifique sur l’incidence des maladies auto-immunes dans la population vaccinée.

L’étude a porté sur les jeunes filles affiliées au Régime Général de la Sécurité Sociale âgées de 13 à 16 ans révolus entre janvier 2008 et décembre 2012, soit plus de 2,2 millions parmi lesquelles environ 840 000 avaient été vaccinées contre les infections à HPV (par Gardasil ou Cervarix) et 1,4 million n’avaient pas été vaccinées.

Les analyses ont comparé la fréquence de survenue de maladies auto-immunes entre les jeunes filles vaccinées et celles qui ne l’avaient pas été , en s’intéressant à 14 types de pathologies : affections démyélinisantes du système nerveux central incluant la sclérose en plaques, syndrome de Guillain-Barré, lupus, sclérodermies, vascularites, polyarthrite rhumatoïde / arthrites juvéniles, myosites, syndrome de Gougerot-Sjögren, maladies inflammatoires chroniques de l’intestin, maladie coeliaque, purpura thrombopénique immunologique, diabète de type 1, thyroïdites et pancréatites.

Les résultats de l’étude sont rassurants et en cohérence avec ceux de la littérature internationale : l’exposition à la vaccination contre les infections à HPV n’est pas associée à la survenue des 14 pathologies d’intérêt prises dans leur ensemble, ni à celle de 12 de ces maladies auto-immunes étudiées séparément.

En revanche, une augmentation du risque de syndrome de Guillain-Barré après vaccination contre les infections à HPV apparaît quant à elle probable au regard de la force et de la robustesse de l’association mise en évidence au travers des différentes analyses de sensibilité réalisées. Ce syndrome est un risque connu et figure d’ailleurs dans l’AMM de Gardasil.

Les résultats de l’étude permettent de préciser le risque d’apparition de ce syndrome qui, compte tenu de la rareté de la maladie, est limité : de l’ordre de 1 à 2 cas supplémentaires de syndrome de Guillain-Barré pour 100 000 jeunes filles vaccinées.

Pour rappel le syndrome de Guillain-Barré (ou polyradiculonévrite aiguë inflammatoire) est une atteinte des nerfs périphériques caractérisée par une faiblesse voire une paralysie progressive, débutant le plus souvent au niveau des jambes et remontant parfois jusqu'à atteindre les nerfs respiratoires voire ceux de la tête et du cou. Ce syndrome est fréquemment précédé d’une infection et a été rapporté après d’autres vaccins. Il évolue favorablement sans séquelles neurologiques dans la grande majorité des cas (90 à 100% des cas chez l’enfant et l’adolescent) ».