Articles publiés par le Dr Jean-Luc Mergui dans Gynéco-online

Cette étude menée au Pays de Galles met en évidence le rôle pronostique défavorable des HPV considérés, par tous, comme les plus « oncogènes » à savoir les HPV 16 & 18. Ici comparant une série de cancers invasifs du col (N=262) et une population témoin de dépistage systématique (et organisé touchant 75 % de la population générale), les auteurs montrent que les Odds Ratios (OR) des HPV 16 sont de 2770, (c'est-à-dire que l’HPV 16 est 2 770 fois plus fréquent dans les cancers invasifs que dans la population générale), celui des HPV 18 est de 950, suit les HPV 45 avec des OR à 386 puis les HPV 31 & 33 respectivement à 115 et 188. Il est à noter que les cancers invasifs étaient HPV positifs pour les virus à haut risque dans 97,5 % et par ailleurs rappelons qu’au Royaume-Uni les HPV 16 ou 18 représentent près de 82 % des cancers invasifs (79,7 % des malpighiens et 91,5 % des glandulaires), d’où l’intérêt d’un vaccin prophylactique pour ces deux génotypes.

L’apport particulier de cette étude vient de l’analyse de la présence des différents génotypes en fonction de l’âge ainsi, la présence d’un HPV après 40 ans augmente de 33 l’OR, celui d’un HPV 18 de 35, comme si la présence d’un HPV à haut risque après 40 ans témoignait plutôt d’une persistance prolongée que d’une infection récente dont le pouvoir oncogénique est plus faible (clairance plus rapide des virus chez les femmes jeunes).

Les auteurs concluent donc sur le rôle pronostique particulier des HPV 16, 18 et peut-être 45 et donc à l’intérêt du génotypage dans la surveillance des patientes dépistées HPV positives.

Source :
The risk of cervical cancer associated with specific types of Human Papillomavirus: A case control study in a UK population.
Powell N, Hibbitts S, Boyde A, Newcombe R, Tristram A, Fiander A.

HPV Research Group, Department of Obstetrics & Gynaecology, School of Medicine, Cardiff University, Cardiff, CF14 4XN, UK

Int J Cancer. 2010 May 25.