Articles publiés par le Dr Jean-Luc Mergui dans Gynéco-online

La prévalence des cancers de l’anus et de l’oropharynx sont  rares de l’ordre de 1/100.000 mais  sont associés pour le cancer de l’anus à la présence des HPV à haut risque -dont l’HPV 16- dans prés de 90%des cas et dans 30 à 60% des cas pour les cancers ORL. Il semble d’ailleurs que l’incidence du cancer de l’anus soit en augmentation chez l’homme (ratio 3.2) mais également chez la femme. Cette étude qui porte sur 100 patientes porteuses d’anomalies cytologiques (44 lésions de bas grade et 56 lésions de haut grade) met en évidence la fréquente multifocalité de l’infection à HPV ainsi un HPV à été retrouvé sur 96% des prélèvements cervicaux, 91.4% des prélèvements de l’anus et 92.4% de ceux de la cavité orale. L’HPV le plus fréquent était le type 16 quelque soit le site avec 45.5% de présence sur le col pour les frottis de bas grade et 58.9% pour les frottis de haut grade ; 58.5% et 53.8% respectivement sur l’anus et 50% & 55.4% pour les prélèvements oropharyngés. Certes la présence d’HPV même à haut risque oncogène ne signifie pas pour autant  mise en route d’un processus carcinogénétique, certains auteurs ont d’ailleurs montré que les mécanismes de la transformation cellulaire qui peuvent passer par l’hyper expressions des mRNA HPV E6 & E7 sont différents sur les sites cervicaux et anaux ainsi ceux-ci étaient hyper exprimés dans 25% des prélèvements cervicaux et «seulement » dans 8% des prélèvements de l’anus, témoignant chez les mêmes patientes d’une différence dans l’oncogenèse du col et de l’anus.

La découverte au cours de la surveillance d’une patiente, suivie pour des antécédents de pathologie cervicale, d’un cancer de l’anus parfois avancé, doit nous faire songer à sa prévention peut-être possible, par la mise en place d’un «  dépistage » chez toutes les patientes présentant des lésions HPV dépendantes de la filière génitale  notamment  récidivantes, multifocales ou chez les patientes immunodéprimées.

 

BMC Cancer.2011 Nov 2;11:473.

Highprevalenceof HPVin non-cervicalsites of women with abnormal cervical cytology.

Crawford R, Grignon AL, Kitson S, Winder DM, Ball SL, Vaughan K, Stanley MA, Sterling JC, Goon PK.

Pour en savoir plus:

Sex Transm Dis. 2011 Apr;38(4):253-9.

Human papillomavirus infection and cytologic abnormalities of the anus and cervix among HIV-infected women in the study to understand the natural history of HIV/AIDS in the era of effective therapy (the SUN study).

Kojic EM, Cu-Uvin S, Conley L, Bush T, Onyekwuluje J, Swan DC, Unger ER, Henry K, Hammer JH, Overton ET, Darragh TM, Palefsky JM, Vellozzi C, Patel P, Brooks JT.

 

J Natl Cancer Inst.2001 Jun 6;93(11):843-9.

Prevalenceand risk factors for anal squamous intraepithelial lesions in women.

Holly EA, Ralston ML, Darragh TM, Greenblatt RM, Jay N, Palefsky JM.

Human papillomavirus DNA and mRNA positivity of the anal canal in women with lower genital tract HPV lesions: predictors and clinical implications.

Valari O, Koliopoulos G, Karakitsos P, Valasoulis G, Founta C, Godevenos D, Dova L, Paschopoulos M, Loufopoulos A, Paraskevaidis E.

Gynecol Oncol. 2011 Sep;122(3):505-8. Epub 2011 Jun 12.