Articles publiés par le Dr Jean-Luc Mergui dans Gynéco-online

Les recommandations pour la vaccination par les vaccins anti-HPV viennent d’être modifiées en France, en effet les premières recommandations publiées en 2007 conseillaient une vaccination relativement tardive :les  jeunes filles de 14 ans, mais également proposé en rattrapage aux jeunes filles et jeunes femmes de 15 à 23 ans qui n’auraient pas eu de rapports sexuels ou au plus tard, dans l'année suivant le début de la vie sexuelle.

Cette proposition qui avait pour but de séparer le calendrier vaccinal habituel (afin probablement d’identifier les éventuels effets secondaires spécifiques de ce type de vaccin) et de « couvrir » avant le besoin d’une éventuelle réinjection la première période des premiers rapports sexuels (donc de 14 à 24 ans) a montré ses lacunes.

En effet après l’âge de 14 ans les jeunes filles ne consultent plus de pédiatre, pas encore de gynécologue et fréquentent assez rarement un médecin traitant, cette absence de contact avec les acteurs de santé (et donc de conseil) aboutit malheureusement à une mauvaise « couverture » vaccinale en France.

Les effets secondaires spécifiques des 2 vaccins semblent être aujourd’hui (après plusieurs millions de doses distribuées dans le monde) à ce jour, clairement établies et tout à fait favorables à une balance bénéfice risque positive. Ce qui autorise désormais de les associer au calendrier vaccinal habituel et permettra (comme au Royaume-Uni et en Australie) d’obtenir une meilleure adhésion et donc couverture du vaccin.

D’autant que, comme l’on montré certaines études la réaction immunogène est d’autant plus efficace que la vaccination est faite plus tôt dans la vie (en permettant peut-être chez les sujets les plus jeunes de n’envisager que l’injection de 2 doses ?)

Ainsi cette modification majeure des recommandations (qui nous mettait un peu à part des autres pays Européens) vient d’être publiée, vous trouverez plus bas le texte complet (et la référence internet pour la retrouver), ses principales caractéristiques sont :

Le Haut Conseil de la santé publique recommande que la vaccination des jeunes filles contre le papillomavirus puisse être pratiquée entre les âges de 11 et 14 ans et que toute opportunité, y compris le rendez-vous vaccinal de 11-14 ans, soit mise à profit pour initier la vaccination avec une possibilité de co-administration avec un autre vaccin…

Le HCSP recommande également que l’âge de rattrapage soit limité à 20 ans (i.e. 19 ans révolus)…

La vaccination sera donc possiblement prise en charge par les pédiatres et bien que le HCSP rappelle que le vaccin est d’autant plus efficace que les sujets n’ont pas été en contact avec les HPV, il n’est plus fait état de la durée de la « vie sexuelle ». Espérons que ce rajeunissement  de l’âge de vaccination permettra en France d’améliorer le taux de couverture qui s’est très sensiblement dégradé depuis 2011, sans motif sérieusement documenté.

http://www.hcsp.fr/explore.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=302

Infections à HPV des jeunes filles : révision de l’âge de vaccination
Avis (216 ko)
Date du document : 28/09/2012
Date de mise en ligne : 15/01/2013

L’évolution des données concernant les vaccins papillomavirus et leur Autorisation de mise sur le marché (AMM), la constatation d’une couverture vaccinale très insuffisante en France et les perspectives d’évolution du calendrier vaccinal justifient la révision de l’âge de vaccination contre les infections à papillomavirus humains des jeunes filles.

Le Haut Conseil de la santé publique recommande que la vaccination des jeunes filles contre le papillomavirus puisse être pratiquée entre les âges de 11 et 14 ans et que toute opportunité, y compris le rendez-vous vaccinal de 11-14 ans, soit mise à profit pour initier la vaccination avec une possibilité de co-administration avec un autre vaccin (vaccin tétravalent diphtérie-tétanos-coqueluche-polio, vaccin hépatite B) ou pour compléter un schéma vaccinal incomplet et notamment pour administrer la 3e dose de vaccin.

Le HCSP recommande également que l’âge de rattrapage soit limité à 20 ans (i.e. 19 ans révolus), cette vaccination étant d’autant plus efficace que les jeunes filles n’ont pas encore été exposées au risque de l’infection HPV.

Par ailleurs, le HCSP rappelle que l’obtention d’une couverture vaccinale élevée représente un objectif prioritaire tant pour la protection des jeunes filles que pour l’induction d’une immunité de groupe. Il souligne par ailleurs que ces niveaux de couverture vaccinale élevés sont obtenus dans les pays (Royaume-Uni, Australie) qui vaccinent dans les écoles.

Pour en savoir plus :

Les recommandations européennes (european centre for disease prevention & control)

http://ecdc.europa.eu/en/publications/Publications/20120905_GUI_HPV_vaccine_update.pdf